Antennes-relais à Tours : Robin des toits met en lumière des “points noirs” - maville.com - 06/03/2012

L’association Robin des toits pointe des niveaux trop élevés d’exposition aux ondes dans le voisinage d’antennes-relais de téléphonie mobile.



Ce mardi après-midi, dans le couloir du sixième étage d’un immeuble bordant la place Coty (Tours-Nord), qui offre une vue imprenable sur une antenne-relais de téléphonie mobile placée à une soixantaine de mètres de là, le compteur de la sonde isotropique s’affole. « Il est 16 h et on observe déjà des valeurs supérieures à 3 V/m. Ça laisse présager des niveaux de plus de 4 V/m lors des pics d’activité de l’antenne », annonce Emmanuel Denis, qui s’est déplacé sur le site avec cet appareil de mesure de champs électromagnétiques.

Pour le délégué départemental de Robin des toits, association nationale pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, le verdict est sans appel : les limites acceptables en terme d’exposition sont bel et bien dépassées.

Des symptômes chez des riverains

« Dans ce bâtiment d’habitation, il y a au moins quatre appartements concernés par ces valeurs élevées », pointe Emmanuel Denis. Et si la réglementation française autorise des valeurs allant jusqu’à 61 V/m, l’association estime que le seuil d’inocuité pour la population, en fonction des données statistiques et scientifiques actuelles, doit être fixé à 0,6 V/m.

Pour étayer son propos, le représentant de Robin des toits s’est rendu chez des personnes exposées au quotidien à des champs atteignant ou dépassant les 1 V/m.
C’est la valeur relevée chez Spresa, une jeune femme de 25 ans, qui vit au dixième étage d’un immeuble de HLM, au 1-3 avenue Saint-Lazare, dans le quartier du Sanitas. Son appartement est positionné juste en dessous d’une antenne-relais. « Mon oreille siffle tout le temps et mon ami a la tête qui tourne », affirme la locataire, en évoquant aussi « un état de fatigue permanent ».

Des symptômes que l’on retrouve rue Benjamin-Franklin, à Tours-Nord, chez une habitante d’un bâtiment coiffé lui-aussi par des antennes. Dans son logement, Robin des toits a mesuré jusqu’à 2,3 V/m dans le salon.

« Elle observe une nette amélioration de son état quand elle s’éloigne de chez elle », poursuit Emmanuel Denis qui, à la lumière de ces constats, va écrire à la Ville de Tours, au Département et aux bailleurs sociaux (ils louent leurs toits aux opérateurs) pour demander « que les habitants des trois sites concernés soient mis immédiatement en sécurité (*), quitte à arrêter temporairement les antennes, en attendant une reconfiguration des antennes ou la mise en place d’une protection pour les appartements. »

Robin des toits réclame également la « remise à plat » des projets d’installation d’antennes Free Mobile ainsi que la réalisation d’une cartographie globale de l’exposition de la population sur Tours. En fonction des résultats, l’association voudrait imposer aux opérateurs de prendre des mesures correctrices. Facile à dire, mais a priori compliqué à faire…

(*) Le délégué départemental de Robin des toits rappelle que des experts internationaux réunis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont classé les champs électromagnétiques de radiofréquence comme potentiellement cancérogènes et que le conseil de l’Europe recommande d’abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais.

Johan Guillermin  Maville.com 

-------------------
Source : http://www.tours.maville.com/actu/actudet_-Robin-des-toits-met-en-lumiere-des-points-noirs_13330-2115495_actu.Htm
 

Thomas B
Lu 2314 fois
Dans la même rubrique :