Antennes-relais, la Ville de Paris se fâche ! - Le Parisien - 14/10/2011



Paris: Bras de fer sur les antennes-relais

La mairie et les opérateurs de téléphonie mobile ont rompu hier les négociations concernant la charte d'implantation des antennes sur les toits parisiens.

Les portes ont claqué hier à l'Hôtel de Ville. Les opérateurs de téléphonie mobile et la mairie de Paris n'ont pas réussi à trouver de terrain d'entente. Les deux parties négociaient depuis des mois une nouvelle « charte de bonne conduite » concernant l'implantation des antennes-relais sur les toits parisiens.

Les opérateurs veulent augmenter le seuil d'exposition. Mille deux cents installations sont réparties dans toute la capitale. Leur nombre devrait encore augmenter avec l'arrivée de Free sur le marché.

La Ville avait donc fait plusieurs propositions pour encadrer le développement des antennes. Elle attendait les commentaires et les amendements des opérateurs. Elle n'a pas été déçue. Ces derniers souhaitent tout bonnement revenir sur plusieurs points négociés en 2003 lors de l'adoption de la première charte.

Ils proposent d'augmenter le seuil d'exposition des Parisiens aux ondes de 2 volts par mètre à 10 Vlm, voire à 15 Vlm, et remettent en question le processus de concertation avant l'implantation des antennes.

Hier, dans un communiqué, la Ville a condamné « l'attitude de la Fédération française des télécoms (FFT) ». Aux yeux de la mairie, les contre-propositions de la FFT s'apparentent à « un refus par les opérateurs de renouveler la charte ».

Mao Peninou, l'adjoint au maire chargé du dossier qui plaidait pour le dialogue avant l'été, passe désormais aux menaces. « Les autorisations d'occupation du territoire délivrées aux opérateurs, c'est fini », déclare l'élu socialiste.

La Ville est prête à demander le démontage des antennes En clair, la Ville se dit prête à demander le démontage des antennes installées sur 186 toits lui appartenant.

La FFT se dit « étonnée » par la réaction de la mairie de Paris. « Hier, nous sommes venus dans un esprit d'ouverture évoquer nos propositions à la mairie. Il s'agissait d'une première réunion, et nous étions prêts à négocier », assure-t-on chez les opérateurs. « Les exigences de la Ville auraient une réelle incidence sur la qualité du service, surtout au moment où nous allons passer à la 4G », plaide-t-on du côté de la FFT.

« Tout ça est un énorme gâchis », regrette Etienne Cendrier, fondateur de l'association Robin des toits, qui lutte contre la prolifération des antennes. Sans concertation préalable, les mobilisations de riverains contre l'installation de nouvelles implantations pourraient vite reprendre.

En attendant une éventuelle reprise de contact avec les opérateurs, le dossier sera évoqué dès lundi au Conseil de Paris.


Marie-Anne Gairaud

Robin Des Toits
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