Aux Parrichets, les habitants ont vaincu les antennes - le Parisien - 31/08/2011



Ils désespèrent un peu plus chaque jour de la voir pointer dans le ciel, au bout de leur jardin. Ici, dans les hauteurs de Mouroux, à l’extrémité du hameau des Parrichets, l’antenne-relais de 48 m n’a toujours pas cessé d’émettre les ondes de Bouygues Télécom, au grand désespoir des habitants. « On craint avec l’arrivée de la 4 G (quatrième génération) que les puissances émises soient encore plus élevées », s’inquiètent Séverine* et Jean-Pierre*, deux riverains préférant conserver l’anonymat.




Mouroux, lundi. L’antenne-relais de Bouygues Télécom devrait cesser d’émettre « au plus tard le 31 décembre », promet l’opérateur.
Une étrange dégradation de la santé des riverains

Depuis deux ans, à force de bras de fer et de menaces, ils avaient obtenu le départ des concurrents Orange et SFR, également installé sur l’antenne. Prétextant un meilleur site, ces derniers avaient déménagé dans un champ de la commune de Saints, à quelques kilomètres de là. « Bouygues devait suivre. Un an après, il est toujours là », enrage Jean-Pierre, révolté.
Car l’arrivée des opérateurs s’est accompagnée il y a cinq ans d’une étrange dégradation de la santé des riverains. Troubles du sommeil, pertes d’équilibre, voire démangeaisons chez les animaux, les symptômes réapparaissaient à chaque retour de vacances : « Je suis revenue depuis deux mois. J’ai à nouveau des malaises, des vertiges ou mal dans les articulations », raconte Séverine, qui pointe les dépressions qui se multiplient chez les voisins. « On a tous ressenti positivement le départ d’Orange et de SFR. Mais ça ne suffit pas », insistent les habitants.
Contacté hier, Bouygues Télécom affirme que l’antenne cessera d’émettre « au plus tard le 31 décembre 2011, suite aux réclamations des riverains ». L’entreprise assure réaliser des études de faisabilité. Dans quelques mois, elle devra choisir entre rejoindre ses camarades sur l’antenne-relais de Saints ou en créer une nouvelle.
Mais les habitants préfèrent patienter avant de se réjouir. « Pourquoi ne pourrait-on pas envisager un périmètre de sécurité de plusieurs centaines de mètres autour des antennes? Après tout, c’est ce qu’on fait autour des sites dangereux! » s’interroge Jean-Pierre.
En juin dernier, l’Organisation mondiale de la santé a classé comme « cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques, y compris ceux de la téléphonie mondiale. Le Conseil de l’Europe, emboîtant le pas au Parlement européen, a de son côté préconisé une réduction de l’exposition à ces champs ainsi que certaines mesures, comme l’abandon du wi-fi dans les écoles.

* Les prénoms ont été modifiés.


Le Parisien

source:http://www.leparisien.fr/coulommiers-77120/six-annees-de-lutte-31-08-2011-1585453.php





Six années de lutte - le Parisien - 31/08/2011

Juin 2005. Après l’installation d’opérateurs de téléphonie mobile sur l’antenne-relais TNT et FM, les riverains constatent des troubles de santé récurrents dans le voisinage. Ils interpellent les élus de Mouroux et Coulommiers.

Juillet 2005. Ils lancent une pétition.


Décembre 2007. Constitués en collectif — Vivre mieux à Mouroux —, les riverains réunissent une centaine de personnes lors de leur première manifestation. Les émissions mesurées par l’association Robin des toits oscillent entre 4 V/m et 10 V/m. Largement supérieur au 0,6 V/m préconisé par les autorités.

4 février 2009. La cour d’appel de Versailles ordonne le démontage d’une antenne-relais près de Lyon.

Mars 2009. Après quatre ans de mobilisation, SFR et Orange annoncent leur départ.

Décembre 2011. Bouygues Télécom s’engage à cesser ses émissions.

source:http://www.leparisien.fr/coulommiers-77120/six-annees-de-lutte-31-08-2011-1585453.php

Karim C
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