"Des antennes sur le départ avenue de Grammont ?" - La Nouvelle République - 24/12/2012



Des mesures ont relevé un niveau de champ électrique de 2,07 V/m dans la chambre d'Éric Laigle (à droite).
Les antennes implantées au-dessus de Midas, avenue de Grammont, pourraient déménager afin de limiter l’exposition aux ondes dans le voisinage.

Les quatre opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR, Bouygues Télécom et récemment Free Mobile) y ont accroché leurs antennes-relais pour assurer la couverture du secteur de l'avenue de Grammont. Mais l'immeuble abritant le centre auto Midas, au n°56 de l'avenue, pourrait bien voir disparaître ces équipements de radiotéléphonie à court ou moyen terme. « Nous sommes en train de chercher un autre site d'implantation pour les accueillir », confirme Monique Maupuy, maire-adjoint chargé des nouvelles technologies.

Un riverain veut déménager à cause des ondes

L'élue invoque deux raisons à cette probable migration : un problème d'esthétique avec des antennes visibles depuis la rue mais aussi des niveaux d'exposition aux ondes « plus importants que ce que l'on habitude de voir » dans certains logements voisins. Illustration dans un appartement situé 4e et dernier étage d'un immeuble de la rue Michelet, placé à une centaine de mètre des antennes. Chez ce locataire, Éric Laigle, des mesures réalisées à sa demande par un expert missionné par la Ville ont mis en évidence dans sa chambre un niveau de champ électrique moyen de 2,07 V/m (fenêtre fermée). Un chiffre certes très éloigné des limites réglementaires françaises (41 ou 61 V/m en fonction des fréquences), mais trop élevé d'après Emmanuel Denis, délégué départemental de l'association Robin des toits et membre actif du collectif Tours anti mauvaises ondes (1) : « Des scientifiques établissent le seuil de précaution sanitaire à 0,6 V/m. » Pour Éric Laigle, le quotidien est en tout cas devenu compliqué dans son appartement. « Depuis trois ans, j'ai des maux de tête, je suis fatigué et j'ai du mal à me concentrer », détaille ce professeur de lycée de 42 ans, « assez sensible aux ondes ». Il dit ne plus ressentir ces symptômes quand il quitte son appartement.

« Les antennes-relais de l'avenue de Grammont ne sont pas placées assez haut », estime Emmanuel Denis. Leurs ondes « taperaient » donc dans des immeubles des alentours. Le déplacement de ces équipements n'étant toutefois pas prévu dans les prochains mois (2), Éric Laigle a d'ores et déjà prévu de déménager en 2013.
Il suivra ainsi l'exemple d'Emmanuel Vieites qui a quitté son logement du quartier Saint-François, en avril dernier, après moins de deux années d'occupation. « J'habitais à 25 m d'antennes. Ça a commencé par des fatigues et des insomnies, puis des acouphènes. J'étais irritable, sans énergie, vidé… », indique le quadragénaire, qui ne supportait plus « cette pollution aux ondes ».

Les choses évoluent toutefois dans le bon sens sur Tours, selon Emmanuel Denis. Des « points noirs » identifiés par le collectif sur Tours-Nord ont ainsi fait l'objet d'interventions de la Ville qui a demandé aux opérateurs de modifier leurs installations afin de diminuer l'exposition d'habitants installés dans le voisinage. Prochaine étape : la réalisation – envisagée par Tour(s)plus – d'une cartographie globale des antennes-relais sur l'agglomération tourangelle, avec les mesures des champs électriques qu'elles génèrent.


(1) Le collectif compte aujourd'hui une soixantaine de membres. Contact : bambindestoits@yahoo.fr
(2) Il faudra sans doute attendre la fin du bail liant les opérateurs au propriétaire de l'immeuble.

Johan Guillermin

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Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/communes/Tours/n/Contenus/Articles/2012/12/24/Des-antennes-sur-le-depart-avenue-de-Grammont

Robin Des Toits
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