'Free Mobile installe 3 antennes relais 4G à moins de 80 m d’une crèche' - Collectif de riverains Cyprina à Villeurbanne - 15/07/2014



Le Collectif de Riverains Prévention Cyprian à Villeurbanne dénonce le danger sanitaire que fait peser l’installation de 3 antennes de téléphonie mobile Free à côté d’une crèche et la négligence des pouvoirs publics sur ce dossier. Il exige l’abandon du projet.

L’installation de 3 antennes-relais 4G a été autorisée en décembre 2013 par la mairie de Villeurbanne sur le toit d’un immeuble d’un quartier résidentiel au 119 avenue Paul Kruger :
- à 80 m de la Maison sociale Cyprian qui héberge une crèche, un centre aéré et des
structures d’accueil d’activités périscolaires (4 rue Jules Guesde),
- à 400 m d’une école maternelle et élémentaire de 250 élèves (55 rue Jules Guesde).

Le collectif de Riverains de Cyprian s’est opposé à l’installation de ces antennes et a déposé un recours auprès de la mairie. Malgré cela et en dépit du danger encouru par les enfants, la mairie et Free Mobile confirme l’installation de ces antennes lors d’une réunion d’information des riverains le 22 mai dernier.

Les pouvoirs publics pieds et poings liés au nom du sacro-saint développement numérique ?
Selon le décret n°2002-775 du 3 mai 2002, les collectivités doivent s’assurer « qu’au sein des établissements scolaires, crèches ou établissements de soins qui sont situés dans un rayon de cent mètres de l’équipement ou de l’installation, l’exposition du public au champ électromagnétique
émis par l’équipement ou l’installation est aussi faible que possible tout en préservant la qualité du service rendu ».


L’installation de 3 antennes relais à moins de 100 m de la crèche « Babilhome, Gribouille » de la maison sociale de Cyprian ne devrait pas concourir à minimiser l’exposition des enfants au champ électromagnétique. Cette autorisation est donc absolument contraire à ce décret et au plus élémentaire principe de précaution.

Par ailleurs, les ondes électromagnétiques sont inscrites depuis Mai 2011 dans le groupe 2B des substances « cancérigènes possibles pour l’homme » par le CIRC - Centre International de Recherche pour le Cancer (cf annexe).

Les scientifiques confirment aujourd’hui la dangerosité de l’utilisation des portables à très faible exposition (1/2 heure par jour). Les ondes émises par les antennes relais sont identiques à celles émises par les portables. Et nous y sommes exposés 24h/24h, 7j/7.

Les scientifiques définissent la notion de risque de la manière suivante : risque = danger X exposition. Plus nous sommes exposés à une substance dangereuse et plus le risque qu’elle présente un danger pour la santé est grand.

De plus, les scientifiques sont tous d’accord pour affirmer que les enfants sont une population plus sensible car leur cerveau est plus perméable aux ondes que celui des adultes.
La mairie de Villeurbanne elle-même, est conscience de ce danger, puisqu’elle interdit par mesure de précaution l’installation d’antennes relais sur ses propres bâtiments, le wifi dans ses établissements scolaires.
Et pourtant ce projet persiste…

Quelle est donc l’impérieuse nécessité d’installer 3 antennes relais, 4G qui plus est, à 80 m d’une crèche ?

Il est important de signaler que la puissance de l'énergie d'une antenne relais est inversement proportionnelle au carré de la distance, 100 fois plus forte à 80 m qu'à 800 m. Tout scientifique peut l’attester. L’exposition des enfants de la crèche est donc maximale à proximité des antennes relais.

La puissance des antennes 4G est, de plus, deux fois supérieure à la précédente génération (40 W au lieu de 20 W pour une 3G, ce que M. Torres de Free Mobile confirme). Les mesures effectuées sur sites près d’antennes 4G prouvent qu'elles augmentent la puissance des émissions d’ondes pulsées de 3 à 5 v/m de plus que l'existant 3G et GSM 1800.
L'ANFR (Agence Nationale des Fréquences), elle-même, reconnait que la 4G génère des dysfonctionnements avec la TNT ou avec les portes de garages automatiques, par exemple.

Les opérateurs profitent du manque d’encadrement des pouvoirs publics

Sans la découverte fortuite par une riveraine du quartier d’un panneau classique de déclaration de travaux Point P devant l’immeuble, les habitants du quartier n’auraient sans doute jamais été informés de la présence d’antennes au-dessus de leur tête. Ce panneau très sommaire ne mentionne par ailleurs aucune puissance, ni aucune date d’installation comme l’exige la loi.

Ces éléments traduisent bien la volonté des opérateurs de téléphonie mobile de dissimuler le développement de ces infrastructures qui posent de plus en plus question au sein de la population.

Le conseil de l’Europe recommande, en effet, une puissance d’émission des antennes à 0,6 V/ m. En France, les seuils sont 40 à 60 fois plus élevées puisqu’ils s’échelonnent entre 41 et 61 V/m sans qu’aucune instance nationale ne s’en inquiète.

Les valeurs limites varient considérablement d’un pays européen à l’autre : le seuil italien est de 20 volts par mètre, le seuil polonais, de 6 V/m, le seuil luxembourgeois de 3 V/m, l’Autriche respecte les 0,6V/m ! Quant à la Lituanie, elle a adopté des normes 100 fois plus strictes que celles que recommande l’ICNIRP. A quel « seuil réglementaire » doit-on se référer ?

En plus de la baisse de la puissance d’émission, les opérateurs doivent réfléchir à terme à la mutualisation de leurs infrastructures pour minimiser l’impact de ces émissions sur la santé et l’environnement. « 4 opérateurs peuvent se partager 2 réseaux d’antennes relais » comme le soulignait Stéphane Richard, le PDG d’Orange sur France Inter le 2 Avril 2014.

Aujourd’hui, les opérateurs comptent sur le peu d’information dont disposent les citoyens, du vide juridique français, du manque d’études scientifiques et de l’indifférence des pouvoirs publics pour tisser égoïstement leur propre réseau d’antennes relais sans se soucier des impacts possibles sur la santé publique.

Le Collectif de Riverains Prévention Cyprian demande :
• l’abandon du projet d’installation d’antennes relais au 119 avenue Paul Kruger,
• l’interdiction d’ériger ce type structures à proximité des lieux d’accueil de jeunes en-fants (crèche ou établissement scolaires),
• l’information préalable de l’ensemble des riverains du quartier avant toute installa-tion d’antenne relais,
• Le respect des préconisations des instances européennes en matière d’installation d’antennes relais.


Robin Des Toits
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