"Mieux vaut prévenir que guérir" - La Nouvelle République - 22/01/2013

Indre-et-Loire - Champs électromagnétiques



On constate que la population se mobilise de plus en plus fortement pour que l'on applique le principe de précaution. - (Photo archives)

Robin des toits monte au créneau pour soutenir la proposition de loi sur les ondes électromagnétiques qui sera discutée fin janvier.

Tout comme les éthers de glycol, l'amiante ou encore le bisphénol A, il est à craindre que la multiplication des champs électromagnétiques ait des conséquences directes sur la santé de la population, écrit Laurence Abeille, députée écologiste, en préambule de la proposition de loi qui sera discutée le 31 janvier prochain devant l'Assemblée nationale.

Sentinelle aguerrie face aux assauts des opérateurs d'antennes relais jugées trop puissantes ou implantées là où il ne faudrait pas (avenue Grammont ou rue Benjamin-Franklin à Tours, face à l'école Pierre-Semard à Saint-Pierre-des-Corps), Emmanuel Denis, le délégué départemental de Robin des toits, ne pouvait pas ne pas soutenir l'initiative de la députée parisienne d'Europe Écologie-les Verts.

 
Une proposition qui transcende les clivages politiques

« Nous allons donc demander à tous les parlementaires d'Indre-et-Loire de soutenir cette proposition de loi qui transcende les clivages politiques traditionnels. Je pense aussi pouvoir compter sur le soutien d'un certain nombre de maires du département (Saint-Avertin, Saint-Pierre-des-Corps, Joué, Tours, Chinon) qui ont déjà eu à se positionner sur la question », explique l'animateur du collectif « Tours anti-mauvaises ondes ».
Car selon Emmanuel Denis, il s'agit d'une question majeure. « En matière d'exposition aux champs électromagnétiques, les normes actuelles sont totalement obsolètes. Il ne suffit pas non plus de prendre en compte l'effet thermique mais également athermique et biologique. Il faut également considérer les effets cumulatifs de ce type d'expositions. »
Le responsable de Robin des toits milite en faveur de la reconnaissance de l'électrosensibilité (voir ci-contre) et souhaite qu'une campagne d'information « sur les risques potentiels ou démontrés des antennes-relais mais aussi des téléphones portables » soit lancée auprès de la population et en particulier des jeunes.
« Sans vouloir trancher la question scientifique, cette proposition de loi est raisonnable et proportionnée à la connaissance actuelle du risque, elle ne prône pas l'arrêt de tous les dispositifs mais définit les zones à protéger et s'appuie sur les technologies existantes pour réduire l'exposition des populations », insiste Emmanuel Denis qui devrait voir son courrier cosigné par plus d'une centaine de Tourangeaux.

le chiffre


0,6

C'est, en volt par mètre (V/m), le seuil maximum d'exposition du public aux hyperfréquences pulsées, préconisé par l'association Robin des toits qui demande par ailleurs un moratoire sur la technologie 3G. Dans sa proposition de loi, Laurence Abeille rappelle que les seuils actuels sont de 41 V/m pour la fréquence de 900 Mhz et de 58 V/m pour 1.800 Mhz. « Des seuils qui peuvent être rapidement révisés à la baisse. La téléphonie mobile fonctionne ou a déjà fonctionné avec des seuils beaucoup plus faibles en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Autriche. En Russie, le seuil maximal est de 6 V/m. Il est de 3 V/m à Bruxelles et de 2 V/m en Argentine », rappelle la parlementaire.

pathologie


Électrohypersensibilité

L'électrohypersensibilité est une pathologie reconnue et décrite par l'OMS. En Suède, il s'agit d'un handicap, en Angleterre d'une maladie, mais le lien avec les champs électromagnétiques n'est pas officiellement reconnu. Laurence Abeille souhaite que, dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la loi qu'elle espère faire adopter, le gouvernement réalise et produise les résultats d'une étude qui permette de définir les modalités d'une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

Philippe Samzun


Robin Des Toits
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