Ondes électromagnétiques: «Un rapport politique et non scientifique» - Jol Press - 17/10/2013



Quels sont les effets des ondes électromagnétiques sur la santé ? Dans son dernier rapport sur les radiofréquences, le 15 octobre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) n'a pas relevé «un effet avéré pour la santé» mais appelle cependant à la prudence. Des résultats qui ont suscité la déception d'associations comme Robin des Toits, dont le porte-parole, Etienne Cendrier, estime qu'il s’agit d’un « rapport politique et non scientifique. »





JOL Press : Etes-vous décu des conclusions du rapport de l’Anses ?


Etienne Cendrier : C’est un rapport politique et non scientifique qui a été livré par l'Anses. Les résultats ne sont pas du tout à la hauteur de la situation. C’est un rapport qui joue la montre et qui permet d'éviter au gouvernement de prendre des précautions absolument nécessaires pour protéger la santé publique. Lorsque l’Anses parle d’ « effets biologiques », c’est pour éviter de parler d’« effets sanitaires ». La logique de ce rapport est de dire que les ondes électromagnétiques ne sont pas très dangereuses, en tout cas qu'ils n'en sont pas encore sûrs, mais qu'il faut faire attention. C’est un discours qui ne tient pas la route.

JOL Press : Quelles sont les conséquences des ondes électromagnétiques sur la santé ?


Etienne Cendrier : Plus de 3 000 études ont été faites sur le sujet. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié la radiofréquence de potentiellement cancérigène, considérant qu'il y avait des risques accrus de tumeur cérébrale, et que cela pouvait provoquer des problèmes au niveau du système nerveux central, contrairement à ce qu’affirme l’Anses. L'exposition aux ondes électromagnétiques peut également engendrer des problèmes d’arythmie cardiaque, des troubles cutanés, digestifs, et avoir une incidence sur le sommeil. De nombreuses études publiées dans des revues scientifiques ont montré que les radiofréquences intervenaient à plusieurs niveaux : celui de l’ADN, de la production de la mélatonine - souvent dénommée hormone du sommeil - ainsi que celui de la communication cellulaire, au niveau des membranes.

JOL Press : Que réclamez-vous ?


Etienne Cendrier : Nous réclamons la promulgation de la loi du 12 juillet 2010 qui interdit l’utilisation et la vente des portables et tout objet électronique aux moins de 6 ans. On demande également que soient reconnus les électrosensibles et que des politiques publiques soient mises en place et puissent se déplacer sur le territoire.

JOL Press : Il est aujourd’hui difficile d’échapper aux champs électromagnétiques. Dans quelles conditions vivent les électrosensibles ?


Etienne Cendrier : Certains électrosensibles se soignent en prenant différents fortifiants. Mais ils sont handicapés dans leur vie quotidienne : ils ne peuvent par exemple pas prendre les transports en commun, en raison des tunnels et des habitacles métalliques qui favorisent l’exposition. Les plus sensibles d’entre eux sont obligés de quitter travail et famille pour se réfugier à la campagne. Il y a aujourd’hui des enfants qui sont atteints. Les enfants qui naissent depuis l’arrivée des nouvelles technologies sont exposés in utero, alors que le fœtus, à certains moments de son développement, est beaucoup plus sensible. Nous n’avons encore aucune idée des effets que cela engendrera.

JOL Press : Que pensez-vous du déploiement de la technologie 4G sur le territoire ?



Etienne Cendrier : Depuis 2009, nous réclamons que soit étudié l’impact sanitaire de la 4G. Rien n'a été fait. Comme d’habitude, on prend la population pour des cobayes. 74 % de la population a manifesté son désintérêt pour la 4G. Cette technologie va profiter aux industriels qui vont nous demander de jeter les anciens portables pour en acheter de nouveaux, compatibles avec la 4G. Il y a un double discours de l’Anses autour des risques sur la santé de la technologie 4G : on nous dit d’un côté qu'il faut réduire au maximum l’exposition aux ondes, et d’un autre, on regarde les bras croisés le déploiement de la 4G sur le territoire. L’Agence n’a rien fait pour mieux connaître l’incidence sur la santé de cette technologie, alors que l’on sait que la 4G va augmenter de 50 % en moyenne l’exposition du public aux ondes.

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Source : http://www.jolpress.com/ondes-electromagnetiques-rapport-anses-sante-portables-wifi-article-822427.html

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Voir également :

- LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement / publicité interdite à destination des enfants de moins de 14 ans

Robin Des Toits
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