"Portables, Wifi... Pour les associations, il y a urgence à réduire notre exposition" - Viva Presse - 16/10/2013



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Pour l'association PRIARTEM, qui se bat pour une réglementation des antennes-relais, l'avis rendu, le 15 octobre, par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) sur l'effet des ondes de la téléphonie mobile est « inaudible » pour ne pas dire « frileux ».

Priartem signale que, depuis 2009, la qualité scientifique des études sur le sujet s'est « globalement améliorée et celles montrant des effets se sont accumulées, renforçant les signaux de risques pour la santé : mort cellulaire, stress, oxydatif, cassures des brins d'ADN, perturbation du sommeil et de l'activité électrique du cerveau, risque d'augmentation de tumeur cérébrale chez les utilisateurs de portables au-delà de 30 minutes journalières... »

Elle regrette donc que les experts de l'ANSES aient choisi de mettre au point une méthode, qui,« sous des apparences de rigueur scientifique, dresse des barrières quasi infranchissables pour déterminer si l'effet qu'on observe correspond à un effet avéré sur la santé ».

De quoi alimenter, selon l'association, pour des dizaines d'années encore « les arguments des marchands de doute qui préconisent de ne surtout rien faire tant que le risque n'est pas “avéré”, c’est-à-dire définitivement établi ».

Or, rappelle Janine Le Calvez, présidente de Priartem,« on n'a pas à attendre que le risque soit avéré pour limiter les expositions » et à se « défausser sur l'absence de preuve formelle » pour les réduire. Selon elle, avec le développement massif des technologies sans fil (4 G, tablettes numériques, compteurs dits intelligents, objets et gadgets communicants...) qui entraine une exposition massive de la population, qu'elle le veuille ou non,« il y a urgence ».

Pour Etienne Cendrier, porte parole de l'association Robin des toits, le rapport de l'ANSES est pour le moins ambigu. Exemple : l'Agence sanitaire propose de maintenir les valeurs limites d'exposition, dans le même temps, elle relève des seuils « atypiques », là où l’exposition est supérieure à la moyenne.« Si on dit que les seuils sont suffisamment protecteurs de la santé, pourquoi parle-t-on alors de points atypiques à éviter. C’est un discours hypocrite », déclare Etienne Cendrier. Autre ambiguïté : l'ANSES ne conclue à aucun effet « avéré » des ondes mais reconnait l'existence d'effets biologiques et préconise de limiter son exposition...

En 2012, un rapport international, BioInitiative, faisait le point sur toute la littérature scientifique sur le sujet (1800 études) et concluait à la nocivité des ondes pour la santé. La même année, des chiffres publiés par le Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni pointent une augmentation de 50 % des tumeurs des lobes frontaux et temporaux chez les enfants entre 1999 et 2009. En 2013, le Centre national de recherche sur le cancer (CIRC) expliquait pourquoi il avait classé les radiofréquences potentiellement cancérigènes pour l'homme : « Des associations positives ont été observées entre des expositions aux ondes de téléphones sans fil et de gliome et neurinome acoustique ».

Récemment, une étude suédoise publiée dans la revue International Journal of Oncology indiquait que les risques d'avoir une tumeur cérébrale après 25 ans d'utilisation du téléphone portable étaient multipliés par trois.

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Source : http://www.viva.presse.fr/portables-wifi-pour-les-associations-il-y-urgence-reduire-notre-exposition-168278

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Voir également :

- Communiqué de presse du CIRC sur les risques cancérogènes du téléphone portable pour l'homme - 31/05/2011

- Le CIRC (OMS) publie des justifications dans l'implication des ondes sur le cancer chez l'homme - 19/04/2013

- CANCER / précisions de l’OMS concernant la classification en “possiblement cancérigène” des radiofréquences - 16/04/2012

- ETUDE suèdoise : risque accru de 300% du cancer du cerveau pour les utilisateurs à long terme des téléphones portables et téléphones sans fil - Sept 2013

- Rapport BioInitiative 2012 - 1800 nouvelles études renforcent la certitude de la nocivité des ondes et de l'urgence des nouvelles normes pour protéger la population - Janv. 2013

- Augmentation de 50% des tumeurs du cerveau chez les enfants au Royaume-Uni en 10 ans + 40% au Danemark, en Finlande - explosion du phénomène en France - 30/05/2012


Robin Des Toits
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